LES GRANDES ETAPES DE LA RESISTANCE


   17 juin 1940 : formation du cabinet Pétain ; de Gaulle gagne Londres

  18 juin : premier appel du général de Gaulle à la résistance

  Août : des agents de France libre mettent sur pied des réseaux de renseignements

  26 – 28 août : ralliement à la France libre du Cameroun et de la quasi-totalité de l’Afrique équatoriale française

  Novembre 1941 : formation du mouvement Combat, à Grenoble

  Février 1942 : naissance des Francs-tireurs et partisans français

  11 novembre 1942 : l’armée allemande envahit la zone libre

  Novembre 1942 : création de maquis en zone Sud

  29 janvier 1943 : fusion des trois principaux mouvements de zone Sud et création des MUR (Mouvements Unis de la Résistance).

  Janvier 1943 : des maquis s’implantent en zone Nord

  27 mai : création du Conseil national de la Résistance

  3 juin : création du CFLN, Comité Français de Libération Nationale

  21 juin : arrestation de Jean Moulin

  Février 1944 : formation des FFI, Force Française de l’Intérieur

  2 juin : le CFLN devient gouvernement provisoire de la République française

  6 juin : débarquement allié en Normandie

  19-25 août : libération de Paris grâce à l’action de la Résistance et de la 2e division blindée du maréchal Leclerc

  Fin août 1944 : Pétain quitte la France pour l’Allemagne ; le général de Gaulle installe le Gouvernement provisoire de la République française à Paris

  8 mai 1945 : capitulation de l’Allemagne, fin de la guerre en Europe.


                                           
                              La Résistance en Haute-Vienne
 
 
En juin 1940, les conditions de l’armistice placent la Haute-Vienne en zone non occupée, dite « libre ». Elle deviendra occupée avec le reste de la France le 11 novembre 1942.

Dès l’été 1940, des personnes qui se connaissent pour des raisons politiques ou amicales : communistes, franc-maçons, socialistes et militants chrétiens se contactent pour faire « quelque chose ». A Limoges, à Saint-Junien, dans les cantons du sud de la Haute-Vienne sur l’initiative de Georges GUINGOUIN, des tracts, des journaux clandestins sont fabriqués et distribués malgré l’interdiction. Ils dénoncent la politique de PETAIN et appellent à des manifestations. Du fait de la répression effectuée par la police de Vichy contre les résistants et contre les Juifs et la collaboration avec les nazis, dès 1944 et dans les années suivantes des réseaux et des mouvements s’organisent.

En janvier 1941 les organisations spéciales de Limoges, structure armée du parti communiste s’organise à Limoges. A la même époque, Georges GUINGOUIN qui fait des fausses cartes d’identité pour des dirigeants du parti communiste recherchés, doit se cacher et passe à la clandestinité et devient « premier maquisard de France ». A l’été 1941, le Mouvement Libre se met en place à Limoges, il sera réprimé et démantelé par des arrestations, des déportations, des exécutions en 1943 et 1944.

En 1942, se créent les mouvements : Front National, Combat et Franc-tireur. A cette époque, Georges GUINGOUIN qui vit en clandestinité autour de St Gilles les forêts commence à organiser le premier maquis du département et commence les actions visant à empêcher que le ravitaillement parte en Allemagne. Condamné, sa tête sera mise à prix.

En 1943, après que les Allemands se soient installés en Haute-Vienne des mouvements fusionnent et se constituent : les MUR (Mouvements Unis de Résistance), l’ORA (Organisation de la Résistance Armée). Les maquis Armée Secrète et les Francs Tireurs Partisans s’implantent et sont grossis par les jeunes réfractaires au Service du Travail Obligatoire qui choisissent la clandestinité pour échapper aux recherches de la police française et nazie, plutôt que d’aller travailler dans l’agriculture où l’industrie en Allemagne. Georges GUINGOUIN organise son premier maquis avec des hommes cachés dans la forêt de Châteauneuf la forêt, il commence la lutte armée en se procurant des explosifs et organise des sabotages qui vont avoir un grand retentissement. Les maquis vont prendre de plus en plus d’importance, intégrés à la population qui les cache, les nourrit, les renseigne. Ils reçoivent le renfort de ceux qui ne sont pas recherchés : les « légaux ». L’armement reçu lors des parachutages des Alliés après le débarquement du 06 juin 1944 permettra le développement nécessaire des combats contre les forces occupantes. Malgré la tentative d’encercler le maquis de Georges GUINGOUIN (le plus important par ses effectifs et le nombre de ses actions) pour le détruire les nazis seront repoussés lors des combats du Mont-Gargan en juillet 1944.
 

La libération de Limoges

I. Chronologie des faits ayant précédé la libération de Limoges

Guingouin a été nommé chef des FFI de tout le département de la Haute-Vienne. De Juin au 10 Août 1944 tous les documents consultés confirment l’efficacité de la Résistance. Le département est sous le contrôle des maquis sauf un îlot de 10 km de rayon autour de Limoges.

Les effectifs en présence sont estimés, côté allemand à 1000 hommes dont 600 combattants, côté maquis à 5500 hommes armés.

Au mois d’Août, les troupes Allemandes sont considérées comme un danger, qu’il faut détruire. Les alliés ont donc décidé de bombarder toutes les casernes de Limoges occupées par les troupes Allemandes, néanmoins ce projet de bombardement a été annulé au dernier moment. Le colonel Guingouin, préfère tenter d’obtenir la reddition des troupes Allemandes plutôt que d’engager une bataille où la population aurait subi de très grosses pertes.

Les Allemands ne veulent toutefois pas négocier leur départ directement avec Guingouin : ils considèrent les Résistants comme des terroristes. C’est un intermédiaire Jean d’Albis, consul de Suisse à Limoges, qui va conduire les discussions avec le général Gleiniger.


II. La libération de Limoges

Le 17 Août la milice quitte Limoges. Le préfet entre en contact avec les Résistants pour les informer de la prochaine ouverture de la ville au maquis.

Dès le 19 Août 1944, la négociation auprès des autorités d’occupation commence pour obtenir la reddition de la garnison Allemande sans qu’il y ait de sang versé. Des instructions très précises sont données pour une capitulation sans condition. Un rendez-vous est pris le 20 Août 1944 à 12h45 à la kommandantur. Les conditions proposées sont rejetées par les Allemands. Georges Guingouin réplique immédiatement en expliquant que la ville était encerclée par 1500 hommes du maquis, en cas de refus le centre serait bombardé sans hésiter par les alliés.

Le 20 Août Guingouin informe Staunton, major de la mission interalliée, que les entretiens préalables à une entente pour la libération de Limoges sont en cours.

Le 21 Août 1944 après un accord, la reddition est prévue à 20 heures mais une fusillade retarde l’entrée de Guingouin et de ses hommes dans Limoges. Le plus gros effectif de la garnison allemande a commencé de quitter la ville dès 17 heures. Lors de cette opération le général Gleiniger trouve la mort dans des conditions encore mal éclaircies (sans doute a-t-il été assassiné par les SS).

Tous ceux qui portent un uniforme allemand qui ne se seraient pas échappés seront fait prisonniers par les Résistants maîtres de la ville.

Limoges a ainsi été entièrement libérée par la Résistance.

Thérèse MENOT : une figure et un emblème de la résistance des femmes en Limousin

Thérèse MENOT avait 20 ans lorsqu’elle est entrée dans la Résistance. Elle habitait rue de Solignac à Limoges. Ses parents étaient cheminots. Elle a travaillé comme dactylo à la Sécurité Sociale puis est entrée à l’usine Gnome et Rhône sur la demande de résistants, au Service Comptabilité. L’usine fabriquait des moteurs d’avions pour l’Allemagne.

Thérèse MENOT, engagée dans le mouvement Combat, participait à la fabrication de faux papiers pour des jeunes ouvriers cachés dont un certain nombre étaient Juifs. Elle tapait à la machine et faisait des tracts et journaux clandestins qu’elle distribuait à vélo cachés dans sa sacoche car elle n’était pas fouillée. C’était la seule femme du groupe. Elle se considérait comme un « petit doigt dans cette organisation ». Elle a été dénoncée par une Alsacienne qui travaillait au secrétariat des Allemands. La Gestapo l’a arrêtée, l’a interrogée, et l’a battue afin qu’elle donne les noms d’autres camarades. Elle a ensuite été jetée en prison à Limoges puis déportée à Compiègne dans un camp de rassemblement. Elle a ensuite été déportée dans le camp de concentration de Ravensbrück au nord-ouest de l’Allemagne près de la Baltique. Elle faisait partie d’un des plus gros convois (880 femmes) dans des wagons à bestiaux.

A sa libération, elle a enduré un voyage de 10 jours, elle est passée par le Luxembourg, où elle est arrivée en camion dans un camp de rassemblement. Elle a pris le train et a débarqué à Limoges toute seule dans ses habits de déportée en 1944.